Everdell : Plus que du carton – c’est de l’ART!!!

Bon, bon, bon, on s’énerve et l’article du blogue n’est pas encore commencé officiellement. C’est comme ça, parfois, la vie : on s’emballe pour quelque chose – une voiture, un sport, un voyage, un travail, un projet – et plus rien d’autre ne compte. On ne pense qu’à ça, on ne fait que ça, on ne parle que de ça. C’est ce qu’Everdell nous a fait, à nous. Nous avons été hynopizz… euh… hippotzin… mis sous son charme. Voilà. Et ce fut, comme dirait l’autre, le début d’une pas pire épopée. Nous l’avons joué jusqu’à plus soif. Et on le joue encore. VIVE EVERDELL!

Allez. On recommence (et mille fois pardon).

Everdell : OH MY GOD QU’IL EST BEAU!

Ah non, ça non plus ça ne va pas.

Prise 3?

Everdell : [insérer sanglots de joie]

Faudra se contenter, j’imagine. Allons. La critique, maintenant!

 

Le cœur

Everdell est principalement un jeu de placement d’ouvriers, de gestion de ressources et cartes, et de construction de moteur (engine-building, en anglais). Ce sont là des mécaniques familières à quiconque a déjà joué à quelques jeux un peu plus complexes, et la complexité moyenne d’Everdell en fait un bon candidat tant pour commencer dans le monde du jeu que pour ceux qui sont habitués aux jeux un peu plus simples, comme les Sagrada, Kingdomino ou Catane de ce monde…

 

Le jeu se joue idéalement de 2 à 4 joueurs, bien qu’un mode solo existe. Mais franchement, il faut partager cette merveille cartonnée. Si l’âge « officiel » suggéré est 13 ans et plus, sachez que notre fille, Yukiko, y jouait avec nous lors de sa sortie en 2018 (oui, ce jeu est relativement ancien, mais quand même super actuel – plus à ce sujet tout à l’heure).

 

Il nous est difficile de ne pas se perdre en louanges et en émerveillement devant le jeu, sa présence sur table, le sentiment de zen qu’il provoque chez nous (voir plus haut les tentatives de démarrer cet article). Ainsi, afin d’éviter de trop en dire avant même d’avoir commencé à en parler vraiment, plongeons dans le détail!

 

Le look

C’est vrai dans les films, c’est vrai pour les gens, pour les couvertures de livres – c’est vrai partout : « l’habit ne fait pas le moine ». C’est aussi vrai dans le monde des jeux de table.

 

CECI DIT EN MAJUSCULES, Everdell enchante par sa boîte seule. Et si certains jeux offrent une esthétique agréable sur une tablette pour par la suite décevoir une fois mis en place sur une table, ce n’est nullement le cas pour Everdell. L’illustration de couverture, par l’artiste (LE MAGICIEN!!!!) Andrew Bosley n’est qu’un avant-goût de ce qui se cache sous le capôt.

 

Les personnages d’Everdell, illustrés avec majesté et une beauté douce et verdoyante sur l’épais paquet de cartes central au jeu, sont tous plus enchanteurs les uns que les autres. Nous sommes tout particulièrement tombés en amour avec le Ramasse Miettes, un tamia rayé qui balaie tout bonnement les planchers de la Raffinerie de Résine (un bâtiment superbement illustré, comme ils le sont tous, d’ailleurs). Et que dire du Mari et de son Épouse, les habitants de la Ferme? De toute beauté!

 

 

Les personnages sont une chose, évidemment, un des aspects du jeu. Mais ce n’est qu’une fois le plateau disposé et l’Arbre Éternel assemblé qu’Everdell déploie tout son pouvoir visuel. Si l’arbre lui-même s’est attiré son lot de critique de la part de certains, il n’en demeure pas moins, dans notre esprit, une partie essentielle d’Everdell, et un point d’ancrage original pour divers éléments du jeu (les animaux des saisons à venir et les événements spéciaux).

 

 

Outre les éléments cartonnés, les animeeples sont également superbes, avec un choix de quatre : les écureuils, les souris, les tortues et les hérissons. (Remarquez, si on commence à ajouter toutes les nombreuses extensions offertes pour le jeu, on passe rapidement à une quinzaine d’options, voire plus encore, mais le jeu de base est une expérience absolument valable et agréable sans autres artifices que la boîte originale et son contenu.)

 

 

Finalement, les ressources et autres jetons du jeu sont, comme le reste, visuellement impeccables, en plus d’ajouter une forte dimension tactile à Everdell. Voici notre promesse solennelle : vous ne vous lasserez JAMAIS de manipuler les petites baies et les pierres de rivière – ni de les ramasser par terre lorsque, immanquablement, vous en laisserez rouler une en bas de la table.

 

 

Le déroulement de la partie

Une partie d’Everdell se déroule sur quatre « rondes », presque équivalentes aux quatre saisons. On ne joue pas l’hiver à proprement parler – on passe plutôt la partie à construire et préparer notre village pour la saison morte. Lorsque l’automne sera terminé pour tout le monde, le joueur ayant cumulé le plus grand nombre de points de victoire (PV), donc techniquement le « maire » dont le village est le plus glorieux, sera déclaré gagnant.

 

Les points de victoires viennent de plusieurs sources : les animaux recrutés, les bâtiments construits, les événements de base et spéciaux organisés, ainsi que d’autres méthodes provenant soit des cartes, soit du plateau de jeu. Par exemple, l’espace Voyage du plateau permet aux joueurs, en automne, de défausser un nombre X de cartes pour obtenir le même nombre de PV. Les façons d’accumuler des PV étant multiples, il n’y a donc pas une unique route pour gagner à Everdell.

 

À chaque tour, un joueur a toujours le choix entre placer un ouvrier, construire une carte bâtiment ou personnage, ou préparer la saison suivante.

 

Le placement d’ouvrier est très simple – l’iconographie d’Everdell, une fois maîtrisée, est superbement efficace. On prend un de nos ouvriers, et on l’installe sur un espace de base (le long de la rivière), ou un espace forestier. Ces espaces, présent du début à la fin de la partie, sont restreints en fonction du nombre de joueurs. À 2 ou 3 joueurs, seul un ouvrier peut s’y trouver, alors qu’un deuxième emplacement est débloqué sur chaque espace lorsqu’on ajoute un quatrième joueur à la partie.

 

Alors que les saisons progressent, d’autres espaces deviendront sans doute disponibles. Il y a l’espace Voyage, mentionné plus haut, accessible seulement à la dernière saison. Il y a aussi les événements de base et les événements spéciaux, qui nécessitent la pose d’un ouvrier pour les réclamer – l’événement Fête des Récoltes demande, par exemple, qu’un joueur ait posé quatre cartes agricoles (avec le symbole vert) dans son village avant de pouvoir l’activer. Ou encore l’auberge, une carte de bâtiment permettant à n’importe qui d’y poser un ouvrier pour pouvoir construire un bâtiment ou recruter un personnage avec un alléchant rabais sur le coût en ressources…

 

Ceci dit, il faut savoir gérer efficacement les placements et, par le fait même, les ressources. Everdell a un système de saisons dit « asymétrique » - c’est-à-dire que les joueurs ne finiront pas tous les saisons en même temps, ni la partie. En effet, les joueurs qui parviennent à bien gérer les ressources pourront en général étirer leurs saisons plus longtemps, et sans que ce soit une absolue garantie, se donneront de meilleures chances de victoire.

 

Lorsqu’un joueur est à court d’ouvriers, et que ces ressources actuelles ne lui permettent pas de construire ou recruter, il doit utiliser son tour pour préparer sa saison suivante. Lors de cette phase, un joueur ramasse un ou des ouvriers supplémentaires, puis selon la saison, pourra récolter les ressources produites par ses bâtiments et personnages agricoles, ou ira choisir de nouvelles cartes dans la Prairie (la prairie est l’espace central du plateau, difficile d’accès, mais qui permet de savoir à l’avance quelle carte on obtient, contrairement à la pioche classique).

 

Donc, selon l’utilisation que chacun fait de ses ressources (est-ce que vous épargnerez comme la pingre et sage fourmi, ou dépenserez-vous en fioritures et divertissements comme la folle cigale?), les joueurs ne finiront pas tous la partie au même moment…

 

MAIS PEU IMPORTE : qu’on soit encore actif ou non, on ne se lasse pas de constater la beauté de ce jeu! COMPRENEZ-VOUS??? [insérer hyperventilation]

 

Le verdict

Nous avons jonglé avec la possibilité de ne laisser, comme verdict, que ce seul point d’exclamation. Tout a, de toute façon, déjà été dit, d’une certaine façon.

 

Mais rajoutons-en une couche : Everdell est un des joyaux de notre collection. C’est un jeu qu’on ne se lassera jamais de voir sur la table, oui parce qu’il est esthétiquement parfait, mais aussi parce qu’il demande juste la bonne quantité de jugeotte, juste le bon niveau de réflexion, pour plaire à pratiquement tout le monde. Si vous cherchez un jeu qui saura divertir, tout en évitant de se faire répétitif et en charmant les plus difficiles par son look enchanteur et ses personnages ravissants, ne cherchez pas plus loin : Everdell est votre… euh… homme. Jeu. Votre jeu.

 

Question d’en rajouter, le jeu a également cinq extensions modulaires qu’on peut lui rajouter (ou non) si le cœur nous en dit (vendues séparément, of cooooouuuurse). Si toutes ne sont pas nécessairement aussi bien équilibrées et irrésistiblement merveilleuses que le jeu de base, elles apportent quand même chacune un petit quelque chose de spécial à l’expérience.

 

En attendant, ne nous cherchez pas ce weekend : nous serons en train de déterminer qui, entre Mooh et Bibz, construira le meilleur, le plus beau, et le plus glorieux village d’Everdell! Avec le Carnaval comme attraction touristique, et le Ramasse Miettes comme président!

 

2 à 4 joueurs

40-80 minutes

13 ans +

 

 - Bibz et Mooh


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